Une fois n’est pas coutume, l’ensemble des vols CFD parapente servira de socle à cette réflexion. En effet, la variété des vols et des terrains français, autant que le nombre des pilotes qui pratiquent, en font une très bonne base pour traiter du sujet de l’impact des varios. Maintenant que vous êtes familiers avec les phases de XC Analytics, rentrons directement dans le vif du sujet. Sur le graphique ci-dessous, on constate que les temps passés en transition et cheminement augmentent effectivement avec les varios, tout comme décroissent les temps passés en ascendance et en recherche. La théorie se vérifie donc, du moins, en moyenne pour tous les vols, qu’ils soient réalisés en montagne ou en plaine.

Quand on regarde la différence entre ces deux terrains de jeux, sur les deux graphiques ci-dessous, on voit que le croisement à 50% de temps passé dans chacune des deux catégories intervient bien plus loin sur l’échelle des varios pour la plaine. Ici, c’est clairement le cheminement au relief qui permet d’expliquer cette différence. Tout aussi remarquable et visible sur le tout premier graphique, la relative symétrie que l’on peut constater entre les courbes d’ascendance et de cheminement d’une part, et dans une moindre mesure, entre les courbes de transition et de recherche d’autre part. Mais corrélation ne veut pas dire causalité !
Pourtant, ces répartitions sont stables d’une année sur l’autre, ce qui tend à valider la thèse d’une certaine relation. On pourrait alors se dire que s’il suffit de voler dans de grosses conditions pour faire tomber la part de temps passé en ascendance, alors cela devrait nécessairement contribuer à améliorer la distance parcourue. En effet, on passerait alors proportionnellement davantage de temps en phases de transition et cheminement. C’est d’ailleurs ce qu’on observe là aussi sur le graphique de départ. Mais cette constatation logique est-elle pour autant corroborée par les faits ?


Quand on regarde le nuage de points mettant en relation vario moyen et distance sur circuit, on a l’impression que ce n’est pas vraiment le cas. Il apparait bien une progression de la distance jusqu’à un vario de +1.3m/s environ, mais au-delà, c’est plutôt la décrue… On pourrait alors penser, à juste titre, que cela vient du fait que les journées à très forts varios sont plus rares, et que plus rares aussi sont les pilotes qui les pratiquent. Ainsi, il suffirait que l’on ait davantage de pilotes qui réalisent des vols de distance ces journées là pour que l’on y constate de grosses distances. Peut-être.
Pour se faire une idée, commençons par trier le nuage de points en regroupant, comme précédemment, les varios moyens par intervalles de 0.2m/s, pour les faire correspondre à la distance moyenne parcourue sur circuit. Ajoutons aussi, pour que cela soit plus parlant, la distance maximum sur circuit associée à chaque intervalle de vario (on aurait pu prendre le top 10% des meilleures distances, mais cela ne change pas la forme de la distribution), et scindons entra plaine et montagne. Que découvre-t-on ?

On retrouve l’allure générale du nuage de points, mais la séparation par type de terrain apporte un éclairage supplémentaire. Non seulement les plus grands vols ne se réalisent pas dans des conditions où les varios sont les plus forts, mais en plus, cela s’applique aussi bien à la plaine qu’à la montagne. Et en plaine, le résultat est encore plus frappant, car nous sommes vraiment loin des plus gros varios pour le record de France par exemple, qui n’affiche que +1 à +1.2m/s de vario moyen.
C’est une observation très intéressante, notamment dans une optique de sécurité, où il est admis qu’en général, des conditions fortes tendent à provoquer davantage d’accidents. Cela signifie aussi qu’il faut aller plus loin dans l’analyse pour tenter de comprendre ce qui produit ce décalage, car après tout, la théorie n’est pas totalement invalidée par les faits. Et si c’était le cas, encore faudrait-il pouvoir l’expliquer, chiffres à l’appui. S’agirait-il encore d’une question de vario, et peut-être aussi, de météo ?


C’est ce que nous verrons dans un prochain article, qui fera une nouvelle fois appel aux capacités de XC Analytics. D’ailleurs, si vous souhaitez qu’un thème particulier soit évoqué dans un prochain article, dites-le nous ! Et que vous soyez compétiteur, club, fédération, ou organisme de tutelle, l’équipe est également prête à produire des analyses dédiées.